En 2010 et 2011 nous avons ouvert nos stages à la possibilité d'une prise en charge au titre de la formation professionnelle continue (CIF, DIF, CPF, VAE, plan de formation ...).
Nous avons décidé de refermer cette parenthèse en 2012, pour diverses raisons exposées ci-dessous. Nous tenons à nous en justifier car cela décevra quelques motards qui, sans cette prise en charge, ne seront financièrement pas en mesure de nous rejoindre.
Bien que nous en ayons les compétences, nous n'en avons pas la vocation.
Notre objectif n'est pas de former des professionnels de la réparation, mais des usagers avertis, qui pourront le cas échéant s'orienter vers un parcours professionnel.
Nos stages sont réellement qualifiants, mais ne sont pas diplômants, nous délivrons au stagiaire une simple attestation de stage.
Formation oui, professionnelle non.
Des dossiers à plusieurs étages : convention de stage avec l'employeur, puis convention de paiement avec l'OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé).
Chaque étage étant traité par plusieurs niveaux hiérarchiques et de multiples interlocuteurs successifs.
D'où une perte d'information et des délais de traitement des dossiers incompatibles avec notre système d'inscription.
Des prescripteurs (employeurs ou institutions) qui imposent leurs propres règles, parfois en méconnaissant les règles qui régissent le droit à la formation professionnelle continue.
Chez certains employeurs, la prise en charge de nos stages passe par l'édition d'un bon de commande, qui passe elle même par l'enregistrement de Moto-Culture comme fournisseur de cet employeur, donc pour nous le remplissage d'un formulaire spécifique en trois exemplaires avec des champs obligatoires que nous ne pouvons pas renseigner (numéro de TVA intracommunautaire ...).
Pour finir ce dossier s'égare en Roumanie (sic) où l'entreprise a délocalisé certains services administratifs !
Nos correspondants au téléphone ne sont jamais les mêmes pour un même dossier, sont souvent injoignables, parfois mal-aimables, incompétents ou ne connaissent pas le dossier.
Des règlements à plus de trois mois.
Des feuilles d'émargement, des attestations de présence, des attestations de formation faisant apparaître la façon dont l'acquisition des connaissances est évaluée ...
Des OPCA qui exigent, pour nous payer, que nous fassions figurer sur les attestations de présence les logos (multiples) de leurs co-financeurs.
En résumé, un envahissement bureaucratique que nous refusons.
Des stagiaires qui disent clairement que sans l'opportunité du DIF ils ne seraient jamais venus chez nous, qui sont manifestement en stage pour ne pas être au boulot, en attendant la retraite à 55 ans de leur régime spécial.
Or nous sommes habitués à un public motivé et volontaire.
Nos stages ne sont pas seulement une aventure technique, mais aussi humaine dans laquelle le stagiaire s'implique.
La cohabitation entre stagiaires payants et non-payants en devient parfois délicate.
Il fut un temps ou le droit à la formation laissait explicitement une place à l'épanouissement personnel, c'est à dire que le salarié pouvait "dépenser" son droit à la formation sur n'importe quel thème et non pas dans une formation directement en rapport avec son métier.
Les réformes successives ont progressivement oublié cet aspect et insistent au contraire sur la professionnalisation.
Or nous ne sommes pas un organisme de formation professionnelle, comme expliqué au premier paragraphe.
Et nous sommes encore moins une association de réinsertion.
Depuis quelques années, la formation professionnelle est devenue un véritable business, avec des budgets, des appels d'offre, générant la création de structures de formation dont la seule vocation est de capter ces budgets. Bref, un état d'esprit dans lequel nous ne nous reconnaissons pas.
Parfois cependant, tout se passait simplement. Mais c'était l'exception.
Toutefois, il reste possible pour un salarié qui entretient de bonnes relations avec son patron, de se faire financer nos stages par son employeur, en dehors de tout cadre réglementaire. Mais nous ne sommes pas en mesure d'établir de convention de stage ou de faire signer une feuille de présence. La seule chose que nous puissions faire est de produire un devis et une facture au nom du bénéficiaire, adhérent de l'association, et pas au nom de l'employeur personne morale.
En clair, le stagiaire doit payer son stage lui même, s'il peut se faire rembourser par son employeur tant mieux, mais çela ne nous regarde pas !